TRIBUNE – Témoignage de Bernard MARES de la SAS B. Marès (24)

Les acteurs de la filière Forêt Bois Papier se sont réunis le 22 juin dernier à Périgueux pour faire le point sur la filière régionale et échanger sur des sujets de fond : comment lutter contre les vandalismes et les agressions subies par les exploitants ? Quelle communication pour sensibiliser et convaincre à la réalité du monde forestier ?
Crise sanitaire, guerre en Ukraine, inflation, climat, vandalisme, opposants…

Témoignage et vision d’un porte-parole et défenseur de la forêt :
Bernard Marès – SAS B. Marès (24) & Vice-président de FIBOIS Nouvelle-Aquitaine

Sur la question sanitaire et géopolitique
« Il y a eu, bien sûr, un impact très fort sur la Filière, du fait de la hausse des carburants pour le transport et les engins de chantier. Sur l’importation, les conséquences restent faibles, la France étant un partenaire mineur de la Russie et de l’Ukraine. Aujourd’hui, nous vivons les effets positifs qui résultent de la crise Covid. Les prix très élevés permettent une meilleure rémunération de la profession, le travail en circuit court est privilégié. Nous sommes vraiment dans une phase de croissance extrêmement forte pour le bois, que cela soit en quantité et en qualité. Pour les constructeurs, en revanche, le contexte est plus compliqué puisqu’ils font face à un retard de marché. Le post-guerre en Ukraine reste très incertain et nous avons peu de visibilité sur le cours du bois.
Nous arrivons aussi au terme du plan de relance qui avait été mis en place alors que les problématiques doivent être traitées sur le long terme. La politique forestière en place jusqu’en 1980, a été remplacée depuis par « Le Budget de l’Etat », autrement dit, des contraintes, juridiques ou financières. Il est indispensable d’instaurer une véritable politique forestière à long terme. »

Comment lutter contre le vandalisme en forêt ?
« Incendies volontaires, insultes, tag de machines… tout est lié au sujet « coupes rases ». Nous collaborons de plus en plus avec la gendarmerie via des caméras cachées, des référents sur le terrain. Le discours médiatique change, le grand public ne répète que ce qu’il entend, sans toujours chercher à comprendre. Il faut que nous soyons dans la pédagogie, expliquer comment fonctionnent les forêts, faire passer les bons messages : la forêt vit, il faut l’entretenir. Le dialogue est primordial entre toutes les parties prenantes. Avec le grand public, entre nous, professionnels, avec nos détracteurs. Tous n’ont pas une vision extrémiste de la filière. Il nous faut revaloriser nos métiers à travers nos événements, nos réseaux sociaux. Aujourd’hui les jeunes ont peur de travailler en forêt, l’image du métier en souffre énormément. Nous devons nous faire connaître auprès des plus petits dès l’école, raconter la forêt, son renouvellement, sa biodiversité, sa gestion, valoriser les circuits courts. »

 

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